Les portraits en forêt de Simon Kerola

03 décembre 2018   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les portraits en forêt de Simon Kerola

Fasciné par la nature, Simon Kerola, photographe d’origine suédoise, shoote ses modèles loin du monde urbain. Ses portraits mystérieux invitent le regardeur à s’imaginer de nombreux récits.

Simon Kerola

, alias Johnny Keethon, photographe suédois, a grandi au contact de la photographie. À l’âge de quinze ans, entouré par les collections d’appareils photo de son père et son grand-père, l’artiste commence à composer des images. Pour lui, la photographie est synonyme de réflexion. Si Simon Kerola avait l’habitude de sortir avec son boîtier à la main, il a abandonné cette habitude. « J’ai réalisé qu’en gardant mon appareil avec moi, je photographiais davantage des idées et des expériences, confie-t-il, j’adore photographier spontanément, mais je préfère prendre le temps et réfléchir à mes clichés ».

La photographie est ainsi devenue une véritable thérapie. En se promenant dans la nature, des morceaux de musique dans les oreilles, Simon Kerola a appris à immortaliser l’instant dans sa mémoire, afin de concevoir une mise en scène plus réfléchie. « Dans ces moments, je ne cherche pas à créer une photographie parfaite, mais plutôt à trouver un instant spécial, une sensation singulière, sur laquelle j’aimerais travailler », précise le photographe. À l’instar d’un scénariste, l’artiste commence alors à imaginer un récit inspiré par un lieu précis.

© Simon Kerola

Un récit romancé, nimbé de mélancolie

Pourtant, si les mises en scène de Simon Kerola se construisent en amont, le photographe aime laisser une certaine liberté à ses modèles. « Je veille à ce que mon personnage puisse se développer de lui-même. Je lui donne donc des instructions assez vagues, afin qu’il s’affirme », explique l’artiste. Comme lors de ses recherches, durant le shooting, c’est l’émotion qui importe au photographe. « Un récit romancé, nimbé de mélancolie », ajoute-t-il. Bercé par la poésie de l’instant, le photographe recherche une certaine perte de contrôle. Une étincelle qui sublimerait son scénario. « Il est important de laisser notre propre travail nous surprendre… Ou peut-être est-ce de la paresse ? » s’amuse-t-il.

Les personnages de Simon Kerola évoluent en pleine forêt, mystérieux et fascinants. Un paysage qui rappelle au photographe des souvenirs de son enfance, passée dans la campagne. Des portraits inspirés par la nostalgie d’un souvenir lointain.

© Simon Kerola© Simon Kerola

© Simon Kerola

© Simon Kerola© Simon Kerola

© Simon Kerola

© Simon Kerola© Simon Kerola

© Simon Kerola

© Simon Kerola© Simon Kerola

© Simon Kerola

Explorez
Avec Unique, le Hangar joue la carte du singulier pluriel
© Douglas Mandry, Retardant Panels (2023)
Avec Unique, le Hangar joue la carte du singulier pluriel
La nouvelle exposition du Hangar, à Bruxelles, met en lumière une vingtaine d’artistes qui ont choisi de transformer leurs photographies...
24 avril 2024   •  
Écrit par Eric Karsenty
La sélection Instagram #451 : la vie simple
© Melissa Alcena / Instagram
La sélection Instagram #451 : la vie simple
De la photographie de paysage à la nature morte en passant par l'autoportrait, notre sélection Instagram de la semaine est une ode...
23 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Ces corps qui nous traversent : réparer notre relation au vivant
© Chloé Milos Azzopardi
Ces corps qui nous traversent : réparer notre relation au vivant
Du 6 au 28 avril, Maison Sœur accueille Ces corps qui nous traversent, une exposition qui nous inivite à repenser notre rapport au vivant.
19 avril 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Les éternels éphémères : des abeilles et des hommes
© Maewenn Bourcelot
Les éternels éphémères : des abeilles et des hommes
C’est un monde sublime et violent, enchanté et tragique, énigmatique et d’une évidence terrible. Avec Les Éternels Éphémères, la...
18 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Isabelle Vaillant : récits d’une construction intime
© Isabelle Vaillant
Isabelle Vaillant : récits d’une construction intime
Jusqu’au 19 mai 2024, la photographe Isabelle Vaillant investit L’Enfant Sauvage, à Bruxelles, en proposant une exposition rétrospective....
À l'instant   •  
Écrit par Costanza Spina
Hailun Ma, pour l'amour du Xinjiang
© Hailun Ma, Kashi Youth (2023) / Courtesy of the artist, Gaotai Gallery and PHOTOFAIRS Shanghai (25-28 avril, Shanghai Exhibition Centre)
Hailun Ma, pour l’amour du Xinjiang
Que savons-nous de la vie des jeunes de la province du Xinjiang, en Chine ? Probablement pas grand-chose. C’est justement dans une...
Il y a 4 heures   •  
Écrit par Milena Ill
Quand les photographes utilisent la broderie pour recomposer le passé
© Carolle Bénitah
Quand les photographes utilisent la broderie pour recomposer le passé
Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le biais des images, les préoccupations de notre époque. Parmi les...
25 avril 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Elie Monferier : le filon au bout de l’échec
© Elie Monferier
Elie Monferier : le filon au bout de l’échec
Imaginé durant une résidence de territoire au cœur du Couserans, en Ariège, Journal des mines, autoédité par Elie Monferier, s’impose...
25 avril 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas