La 53e édition des Rencontres d’Arles dévoile sa programmation !

23 mars 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
La 53e édition des Rencontres d’Arles dévoile sa programmation !

Festival photographique incontournable, les Rencontres d’Arles lanceront leur 53e édition le 4 juillet prochain. Un événement porté par l’enthousiasme d’un public toujours plus passionné. Découvrez dès maintenant les rendez-vous immanquables de cette année ! 

« Cette année, les Rencontres d’Arles retrouvent leur plein format. Une édition placée sous le signe de l’humain, du lien aux autres, du rapport au monde, qui fait la part belle aux femmes photographes »,

annonce la ministre de la Culture Roselyne Bachelot-Narquin, en guise d’introduction de la conférence de presse du festival. Après une édition annulée, puis une autre « restreinte » à cause de l’épidémie mondiale, les Rencontres d’Arles annoncent cette année une programmation réjouissante, portée par une volonté de partager à nouveau avec son public de passionné·e·s.

« L’édition 2022 entend faire résonner hier avec aujourd’hui, faire entendre les voix des photographes, donner à voir leur langage, celui de l’image, à travers quarante expositions », annonce Aurélie de Lanlay, directrice adjointe des Rencontres, après un hommage touchant à Olivier Etcheverry, fidèle scénographe de l’événement, qui s’est éteint le 3 mars dernier. Un programme faisant dialoguer des auteur·e·s venu·e·s des quatre coins du monde – de l’Inde au Maroc, en passant par le Brésil, la Jamaïque, la Chine ou encore l’Ouganda – pour célébrer la pluralité des visions, la créativité des grands, tout comme l’émergence de nouveaux talents. Imaginé en différents chapitres, marqué par des verbes – « Émerger », « Revisiter », « Performer », « Expérimenter », « Explorer et témoigner » – ce nouveau volet des Rencontres fait la part belle à la diversité.

© Julien Lombardi

© Julien Lombardi

Les singularités de notre monde

L’Église des Frères Prêcheurs accueillera les finalistes du Prix Découverte Louis Roederer. Présentés comme une seule exposition – sous le commissariat de Taous Dahmani – les dix projets communiquent et révèlent leurs résonnances : « les artistes s’intéressent ici aux notions d’identité, de construction du regard, de représentation de soi et du deuil, à l’engagement et à la réconciliation. Avec eux, l’intime devient un espace d’exploration critique de notre société », précise Aurélie de Lanlay.

Résonnant tristement avec l’actualité en Ukraine, l’exposition Un monde à guérir, retrace 160 ans de photographies venues des collections de la Croix Rouge et du Croissant Rouge. Un projet concrétisé après deux années de recherches, regroupant 600 clichés. « Il s’agit d’une réflexion critique sur le rapport de la photographie à l’aide humanitaire, puisque le médium est né une dizaine d’années avant l’aide. Il est par conséquent intéressant d’étudier le rôle de l’image dans sa promotion », précise Christophe Wiesner, directeur du festival.

© Boris Heger / CICR

© Boris Heger / CICR

Au sein de la thématique « Performer » se tient Une avant-garde féministe, exposition collective colossale, installée à la Mécanique Générale, donnant à voir 200 œuvres de 72 femmes artistes. Issues de la collection Verbund, les images d’autrices emblématiques telles qu’ORLAN, Annette Messager, Francesca Woodman, Ana Mendieta ou encore Cindy Sherman seront à admirer.

Dans « Expérimenter », Bettina Grossman détourne le médium photographique, en le faisant dialoguer avec d’autres médiums, lui donnant ainsi de multiples formes. Noémie Goudal propose une réflexion sur notre rapport à la géologie, à l’histoire et au temps, tandis que Lukas Hoffman alterne entre visions abstraites et clichés vigoureux, obtenus en courant derrière ses sujets, armé de sa chambre photographique. Au sein d’« Explorer et témoigner », Bruno Serralongue s’intéresse aux Indiens Sioux de la réserve de Standing Rock, dans le Dakota du Nord, et Julien Lombardi à une vallée désertique sacrée du centre du Mexique. L’exposition Ritual Inhabitual explore les conséquences de l’évolution de l’industrie du papier sur la communauté mapuche au Chili, et Et pourtant, elle tourne relate l’histoire des États-Unis du 20e siècle, dans « toute sa merveilleuse complexité ».

Autant de récits marquant une volonté de repousser les frontières du 8e art, tout en témoignant des singularités de notre monde. Un premier regard sur une 53e édition qui promet d’être réjouissante !

© Curran Hatleberg : MACK

© Curran Hatleberg / MACK

© Bruno Serralongue / Air de Paris© Bettina Grossman

© à g. Bruno Serralongue / Air de Paris, à d. Bettina Grossman

© Susan Meiselas / Marta Gentilucci

© Susan Meiselas / Marta Gentilucci

© The Estate Ana Mendieta Collection, LLC / Galerie Lelong / Collection Verbund, Vienne© Noémie Goudal / Galerie Les Filles du Calvaire

© à g. The Estate Ana Mendieta Collection, LLC / Galerie Lelong / Collection, à d. Noémie Goudal / Galerie Les Filles du Calvaire

© Black River Productions Ltd / Galerie Thomas Zander Mitch Epstein

© Black River Productions Ltd / Galerie Thomas Zander Mitch Epstein

Image d’ouverture : © Black River Productions Ltd / Galerie Thomas Zander Mitch Epstein

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