Wei Han : l’émotion en images

12 avril 2019   •  
Écrit par Maria Teresa Neira
Wei Han : l’émotion en images

Le clip Another Good Person, du musicien indé Charles Fauna, a été réalisé par Wei Han, un jeune photographe établi à New York. Réalisée au 35 mm, la vidéo traduit avec poésie une composition house mélancolique.

Établi à Brooklyn, Charles Fauna est un auteur-compositeur indépendant. Sa musique pourrait être qualifiée de pop douce, atmosphérique aux textes introspectifs. Dans son dernier morceau, Another Good Person, il raconte la quête d’amour et la solitude des villes. « Dans cette chanson, j’essaye de comprendre pourquoi il est si difficile de connaître vraiment  quelqu’un, comme si le vrai bonheur n’était possible qu’au niveau individuel », explique le musicien. C’est au 35 mm que Wei Han, un jeune photographe, a choisi de traduire cette solitude urbaine au travers de la rencontre impossible entre deux jeunes gens. Ce dernier a puisé son inspiration dans des réalisations asiatiques du début des années 2000 telles que Adorable Lady, Tornado, de Jay Chou, ou encore des films comme Initial D (2004). « J’ai combiné les inspirations de l’Est et de l’Ouest dans cette vidéo, tout en essayant de créer quelque chose de nouveau », précise Wei Han. Les décors d’Another Good Person sont tour à tour une immense épicerie, qu’on imagine ouverte 24h/24, un parking, une station-service ou encore un long couloir de métro. Des lieux dépeuplés qui semblent traduire le sentiment d’isolement ressenti par les deux protagonistes de l’histoire, qui ne parviennent pas à se rencontrer. Allées de supermarché et néons colorés masquent leur tristesse et leur frustration.

La solitude pour amie

« Quoiqu’il arrive, nous vivons seuls » (« No matter what, we live alone » ), « la solitude est comme une amie » (« loneliness is like a friend »).

Les paroles de la chanson racontent les plans filmés. « J’ai écrit cette chanson en me disant que c’était la chose la plus vulnérable que j’avais jamais créée. Je ne voulais la faire écouter à personne, de peur qu’on ne découvre un aspect de moi que je ne souhaitais pas dévoiler », se souvient Charles Fauna. Les personnages se cherchent et se fuient au fil de l’histoire. La musique les réunit pourtant dans une séquence où ils dansent seuls, chacun de leur côté, dans une belle synchronicité. Un instant de beauté, en connexion avec soi, où la musique parvient à réunir les êtres.

© Wei Han

© Wei Han© Wei Han

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© Wei Han

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