Les coups de cœur #345

14 juin 2021   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les coups de cœur #345

Julien Vermeiren et Giacomo Alberico, nos coups de cœur #345, documentent tous les deux la spécificité des villes européennes. À Bruxelles, et à Milan, ils capturent l’interaction des habitants avec les vestiges de ces métropoles historiques.

Julien Vermeiren

Cuisinier de formation, Julien Vermeiren, jeune auteur bruxellois de 22 ans, s’est tourné vers la photographie durant le premier confinement. « Mon activité professionnelle ayant été brusquement stoppée par la pandémie, j’ai pris le temps d’explorer le médium, et de me procurer mon propre boîtier », précise-t-il. Fasciné par la street photography, l’artiste autodidacte voit en la rue un terrain de jeu sans limites, permettant « d’étudier la vie de tous les jours en y apportant sa propre vision. Une sorte de photojournalisme artistique », ajoute-t-il. Graphiques, minimalistes, et parfois abstraites, ses images illustrent ses errances urbaines, et invitent le regardeur à contempler l’ordinaire avec un œil nouveau. « Mon approche évolue tous les jours. Curieux et obstiné par l’envie de créer de nouvelles choses, je cherche avant tout un résultat unique, à me démarquer de ce qui existe déjà. J’achète énormément de livres et magazines photographiques, ce qui m’aide à trouver l’inspiration, mais également à aborder plus professionnellement ma pratique. J’aime ce rapport physique à l’image, cette dimension intemporelle que l’objet tangible apporte, contrairement aux réseaux sociaux », confie-t-il. Guidé par son désir d’expérimenter, de s’essayer à de nouvelles pratiques, Julien Vermeiren construit un univers intriguant qui ne demande qu’à grandir.

© Julien Vermeiren© Julien Vermeiren
© Julien Vermeiren© Julien Vermeiren
© Julien Vermeiren© Julien Vermeiren

© Julien Vermeiren

Giacomo Alberico

« Dans ma pratique artistique j’essaie de comprendre comment une image photographique peut relier le présent et le passé, rapprocher des lieux divers et étudier les actions réalisées, ne serait-ce qu’inconsciemment, par l’homme dans ces lieux au fil du temps »

, raconte le photographe italien Giacomo Alberico. Installé entre Chieti et Lisbonne, l’artiste réalise avec Medhelan une œuvre mouvante qui retrace l’histoire de Milan et de son implantation moderne. Dans ses clichés, constructions modernes se confrontent aux reliques du passé pour former des espaces de tension où la présence antique se fait ressentir. « Medhelan est une recherche visuelle qui vise à montrer une stratification d’actions, de symboles et d’événements éphémères qui ont eu lieu de la fondation de Milan à nos jours, poursuit-il. Avec mes images, on a l’impression de regarder une ville qui cherche à nous envoyer des messages codés. Tout cela à travers des rues en travaux, des sculptures oubliées, des couches de matériaux et des dessins qui se chevauchent de manière confuse. » Malgré la difficulté de capturer cette ville en raison de la prédominance d’immeubles résidentiels identiques, Giacomo Alberico a développé une stratégie originale. « J’ai tracé un cercle sur la carte et je l’ai parcouru d’innombrables fois jusqu’à ce que quelque chose d’unique se présente sur mon chemin ». En résulte un travail lent et réfléchi qui mesure toutes les nuances d’une ville qui s’adapte, tant bien que mal, au rythme de la vie moderne.  

© Giacomo Alberico© Giacomo Alberico

© Giacomo Alberico

 

© Giacomo Alberico© Giacomo Alberico

© Giacomo Alberico

Medhelan © Giacomo Alberico

Image d’ouverture : Medhelan © Giacomo Alberico

Explorez
Rastchoutchas, la pop en béquille
© Rastchoutchas
Rastchoutchas, la pop en béquille
Entre les potes, les ombres et les mâchoires animales qu’une main de matrone serre, Rastchoutchas pope toujours la même et unique soirée...
16 avril 2024   •  
Écrit par Hugo Mangin
Paolo Roversi au Palais Galliera : la mode à la lisière des songes
Guinevere, Yohji Yamamoto, Paris, 2004 © Paolo Roversi
Paolo Roversi au Palais Galliera : la mode à la lisière des songes
En ce moment même, le Palais Galliera se fait le théâtre des silhouettes sibyllines de Paolo Roversi. La rétrospective, la première qu’un...
12 avril 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
100% L'EXPO : immersion magnétique dans l'art émergent
© Daria Svertilova, Maisons éphémères, 2023, ENSAD / Courtesy of 100% L'EXPO
100% L’EXPO : immersion magnétique dans l’art émergent
En accès libre et gratuit, le festival 100% L’EXPO revient pour une 6e édition au sein de la Grande Halle ainsi qu’en plein air dans le...
08 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Tarek Mawad et les mouvements des corps
© Tarek Mawad
Tarek Mawad et les mouvements des corps
À l’instar de ses muses, Tarek Mawad, photographe de mode germano-égyptien, est porté par un mouvement permanent.
05 avril 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Nicolas Jenot : le corps des machines et ses imperfections
© Nicolas Jenot
Nicolas Jenot : le corps des machines et ses imperfections
Expérimentant avec la photo, la 3D ou même le glitch art, l’artiste Nicolas Jenot imagine la machine – et donc l’appareil photo – comme...
18 avril 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Voyage aux quatre coins du monde : la séance de rattrapage Focus !
©Théo Saffroy / Courtesy of Point Éphémère
Voyage aux quatre coins du monde : la séance de rattrapage Focus !
De la Corée du Nord au fin fond des États-Unis en passant par des espaces imaginaires, des glitchs qui révèlent les tensions au sein d’un...
18 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les éternels éphémères : des abeilles et des hommes
© Maewenn Bourcelot
Les éternels éphémères : des abeilles et des hommes
C’est un monde sublime et violent, enchanté et tragique, énigmatique et d’une évidence terrible. Avec Les Éternels Éphémères, la...
18 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nicolas Lebeau, reprendre le contrôle des images
© Nicolas Lebeau
Nicolas Lebeau, reprendre le contrôle des images
Avec Voltar A Viver (« Retourner à la vie », en français), Nicolas Lebeau questionne notre rapport aux images en puisant aussi bien dans...
17 avril 2024   •  
Écrit par Ana Corderot