John Hamon, tête d’affiche

11 mai 2017   •  
Écrit par Fisheye Magazine
John Hamon, tête d'affiche
Cheveux ébouriffés, lunettes ovales et sourire énigmatique, ce visage squatte les murs de Paris depuis plus de quinze ans. Comment une banale photo d’identité est-elle devenue une œuvre d’art monomaniaque ? Fisheye lève le voile sur le mystérieux John Hamon.

« À quoi peut-il bien ressembler aujourd’hui ? »

Deux minutes avant de le rencontrer, cette question me taraude. Minuit, un dimanche soir, John Hamon m’a donné rendez-vous devant chez lui, près de République. Quand j’arrive, il est en train de charger le coffre de sa voiture pour la session d’affichage qui nous attend.

« Ce soir, on va tester un balai de neuf mètres ! Plus j’accroche haut, plus j’ai des chances de rester longtemps. »

Premier constat : il ne porte plus de lunettes. Forcément, il a changé depuis cette photo prise autour de l’an 2000 dans un studio parisien. « Cela n’arrive plus qu’on me reconnaisse », confirme John Hamon, 34 ans désormais.

Avant de se mettre en route, il m’emmène au sous-sol de son immeuble où il stocke ses fameux posters. Il les commande sur Internet par 500 ou par 1 000. De quoi tenir environ trois mois. Son sourire se décline dans toutes les tailles, du sticker au grand format de plus d’un mètre. À l’origine, c’est avec de simples photocopies A4 qu’il a lancé son projet en 2001. Ses tout premiers accrochages sauvages sont documentés sur son site Internet. Entre autres vestiges, on peut par exemple voir sa tête sur une affiche de campagne de Jean-Marie Le Pen, pour l’élection présidentielle de 2002.

77 villes dans 33 pays

En noir et blanc puis en couleur, anonyme puis signé (de son vrai nom), voilà donc plus de quinze ans qu’il ressurgit par intermittence sur les murs. Depuis deux ans, il s’efforce d’accrocher au moins un soir par semaine, toujours après minuit : « Je déteste la ville en journée. J’aime la mobilité et circuler la nuit. » Alors que les rues de Paris défilent, il croise sans cesse son propre regard : une guirlande de John Hamon sur un bloc de béton ou une affiche géante place de la Concorde. Un matraquage qui en a fait une figure familière pour tous les Parisiens. Et pas seulement. Grâce à ses voyages et ses amis routards, John estime avoir déjà toisé 77 villes dans 33 pays.

Lors de ses virées nocturnes, John Hamon quadrille la capitale sans programme défini : « Je roule et je m’arrête à l’intuition. Je privilégie les murs sans fenêtres et pas trop propres. » Ce soir, notre discussion l’empêche d’être entièrement concentré. Ce n’est qu’après une quinzaine de kilomètres qu’il décide de se garer au milieu d’un trottoir face à sa première cible, une façade de la place Balard, juste à la sortie du métro. « C’est parfait ici, c’est très passant et bien voyant », jauge-t-il en déballant son matériel. Un gros pâté de colle, un coup de balai, des gestes qu’il a répétés des milliers de fois, et l’affiche est fixée en moins de trois minutes sous le regard indifférent de quelques noctambules…

L’intégralité de cet article est à retrouver dans Fisheye #22, sorti en kiosque le 10 janvier et disponible sur ici

Fish Eye Magazine | John Hamon, tête d'affiche
© John Hamon
Fish Eye Magazine | John Hamon, tête d'affiche
© John Hamon
Fish Eye Magazine | John Hamon, tête d'affiche
© John Hamon
Fish Eye Magazine | John Hamon, tête d'affiche
© John Hamon
Fish Eye Magazine | John Hamon, tête d'affiche
© John Hamon
© John Hamon
© John Hamon
Fish Eye Magazine | John Hamon, tête d'affiche
© John Hamon
Explorez
Avec Unique, le Hangar joue la carte du singulier pluriel
© Douglas Mandry, Retardant Panels (2023)
Avec Unique, le Hangar joue la carte du singulier pluriel
La nouvelle exposition du Hangar, à Bruxelles, met en lumière une vingtaine d’artistes qui ont choisi de transformer leurs photographies...
Il y a 2 heures   •  
Écrit par Eric Karsenty
La sélection Instagram #451 : la vie simple
© Melissa Alcena / Instagram
La sélection Instagram #451 : la vie simple
De la photographie de paysage à la nature morte en passant par l'autoportrait, notre sélection Instagram de la semaine est une ode...
23 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Ces corps qui nous traversent : réparer notre relation au vivant
© Chloé Milos Azzopardi
Ces corps qui nous traversent : réparer notre relation au vivant
Du 6 au 28 avril, Maison Sœur accueille Ces corps qui nous traversent, une exposition qui nous inivite à repenser notre rapport au vivant.
19 avril 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Les éternels éphémères : des abeilles et des hommes
© Maewenn Bourcelot
Les éternels éphémères : des abeilles et des hommes
C’est un monde sublime et violent, enchanté et tragique, énigmatique et d’une évidence terrible. Avec Les Éternels Éphémères, la...
18 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Avec Unique, le Hangar joue la carte du singulier pluriel
© Douglas Mandry, Retardant Panels (2023)
Avec Unique, le Hangar joue la carte du singulier pluriel
La nouvelle exposition du Hangar, à Bruxelles, met en lumière une vingtaine d’artistes qui ont choisi de transformer leurs photographies...
Il y a 2 heures   •  
Écrit par Eric Karsenty
Concours #RATPxFisheye : lumière sur les médaillé·es
© Jeanne Pieprzownik
Concours #RATPxFisheye : lumière sur les médaillé·es
Le 3 avril 2024, le jury du concours #RATPxFisheye a désigné ses trois lauréat·es. Guillaume Blot, Jeanne Pieprzownik et Guillaume...
23 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Necromancer : Inuuteq Storch, mage noir au service des mythes groenlandais
© Inuuteq Storch
Necromancer : Inuuteq Storch, mage noir au service des mythes groenlandais
Dans Necromancer, un récit monochrome aux frontières du monde spirituel, Inuuteq Storch illustre les coutumes de ses ancêtres, tout en...
23 avril 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
La sélection Instagram #451 : la vie simple
© Melissa Alcena / Instagram
La sélection Instagram #451 : la vie simple
De la photographie de paysage à la nature morte en passant par l'autoportrait, notre sélection Instagram de la semaine est une ode...
23 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill