#Déconnectés

20 juin 2018   •  
Écrit par Lou Tsatsas
#Déconnectés

Dans #Post-adolescence, Federica Sasso part à la rencontre des millenials, cette génération d’adolescents suspendus à leurs écrans. À leur contact, elle découvre un envers du décor touchant et intime. Une série à découvrir lors de la Nuit de l’Année, dans le cadre de BYOPaper, aux Rencontres d’Arles.

Federica Sasso, jeune photographe italienne, utilise la photographie comme un outil de communication. Elle s’en sert pour construire des récits intimes et délicats dont les détails méritent être publiés. Alors qu’elle participe à une résidence artistique à Fabrica communcation, elle lance une recherche Google : « post adolescence ». Un simple geste qui la confronte à une réalité troublante. Les pages du moteur de recherche évoquent des troubles de la personnalité et citent des centres psychiatriques. Curieuse, la photographe mène l’enquête, et s’immerge dans l’univers pailleté des réseaux sociaux, un showroom idéaliste que les adolescents présentent au monde.

C’est une génération perdue, partagée entre les désirs de leurs aînés et un monde qui évolue bien rapidement. « L’écrivain Giacomo Papi disait que la meilleure façon de comprendre comment une génération perçoit le monde est de la comparer avec les attentes et les déceptions de leurs parents », explique Federica. « Les jeunes nés en 2000 ont vécu le 11 septembre à un 1 an. À 8 ans, ils avaient connu deux guerres et des dizaines d’attaques terroristes. Ils chantaient Lady Gaga lorsque leurs parents perdaient leur travail ». Les contrastes sont saisissants. Un véritable gouffre, laissant les jeunes d’aujourd’hui désillusionnés, désintéressés. Une adolescence synonyme d’abandon de la vie réel pour mieux évoluer dans le virtuel.

© Federica Sasso© Federica Sasso

Un retour à l’intimité

Comment définir une limite lorsque l’on grandit au cœur d’un monde digital ? Les millenials ne semblent pas en avoir. En grandissant au même rythme que les smartphones, les réseaux sociaux sont devenus une part de leur vie. « Instagram leur demande de se mettre en scène, d’exhiber une personnalité forte », précise Federica. À la manière d’une scène dramatique, la photographe découvre un univers scindé, où la différence entre réalité et fiction est évidente. Pourtant, à leurs côtés, l’artiste découvre des relations humaines, des contacts loin du monde idéal créé par les réseaux. « Même s’ils passent beaucoup de temps sur leurs portables, ils développent une notion bien particulière de la communauté », confie-t-elle. #Post-adolescence présente un univers intime, un refuge oublié par ces adolescents. Dans les clichés, les jeunes se rencontrent, sans artifice et dévoilent leur vulnérabilité. Si la photographe a rencontré ses modèles dans leur vie « digitale », elle déjoue, avec tendresse, cette mascarade et révèle des amitiés tangibles. « Je ne voulais pas perdre la personne derrière cette surconnexion », conclut Federica.

© Federica Sasso
Irene posa per un ritratto a fianco di una delle stazioni di periferia, Milano.
© Federica Sasso
© Federica Sasso
Ragazza aspetta l’autobus nella periferia di Milano.
© Federica Sasso
© Federica Sasso© Federica Sasso
Due giovani ragazzi discutono sul balcone di un palazzo a dodici piani. Quartoggiaro, Milano.
© Federica Sasso© Federica Sasso
© Federica Sasso
Irene, 19, ed il suo tatuaggio “Hic sunt leones”. Centro commerciale nella periferia milanese, Milano.
© Federica Sasso
Allegra posa per un ritratto durante uno shooting di moda improvvisato in un parco della periferia di Milano.
© Federica Sasso© Federica Sasso

© Federica Sasso

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