Fidèle aux ambiances fiévreuses ou paysages irradiés… Gaël Bonnefon continue de délivrer son non-message au monde. À travers ses images à la matérialité presque palpable et aux couleurs crues, le photographe et réalisateur installé à Toulouse compose un univers singulier. Par un traitement particulier du négatif, il extrait du réel une saveur acide. Comme il nous le confiait à l’occasion de la sortie de Même Soleil (éd. IIKKI), un projet mené avec le musicien Frédéric D. Oberland : « Franchement, je m’en fous des délires poétiques. Je ne délivre aucun message, aucune morale, je n’ai pas de leçon à donner. Nous sommes sous un même axe, dans la transpiration, le ressenti, l’abstraction ». Exposé jusqu’au 16 avril par la galerie Zoem, à Marseille, Gaël Bonnefon, un habitué des publications de Fisheye, nous offre un portrait chinois déroutant à la fois sincère, drôle et décalé. Des images presque toutes inédites.

Une de tes images ?

Toutes. Pourquoi choisir ?

Une lumière ?

La lumière d’un trou noir.

La lumière au bout du couloir.

Une lumière aléatoire.

 

Un papillon de lumière.

Un sabre laser.

 

La lumière de l’espoir (rires).

Une couleur ?

Celle-ci…

Une image iconique ?

Le Saint-Suaire.

Un modèle rêvé ?

Marylin Monroe à 96 ans.

Une émotion ?

L’angoisse apaisée. Une forme d’ellipse.

Un paysage ?

Quelque part près de Halkidiki, en Grèce.

Un personnage  ?

Cléopâtre et Spinoza ou bien Colette Magny.

Un pays / une ville ?

Les Carpates, une dictature joviale, ou Tchernobyl avant le 26 avril 1986 à 1h 23 min 45s.

Un animal ?

Une Gorgone.

Un décor  ?

Un huit-clos… Les nains aussi ont commencé petits.

Un livre ?

Un anti-manuel de survie ou peut-être un livre de Bernard-Marie Koltès.

Un film ?

Annette de Leos Carax (2021).

Un morceau de musique ?

Le prochain Oiseaux-Tempête.

Un lieu culturel ?

Zoème à Marseille, le paradis ou Disneyland.

Un penseur et sa citation ?

« Je ne penserai pas », Rodin

Une anecdote ?

Cette interview.

© Gaël Bonnefon