« J’ai souhaité donner l’impression d’un voyage dans l’espace »

02 septembre 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
« J’ai souhaité donner l’impression d’un voyage dans l’espace »

Fascinée par la science et l’ésotérisme, Marion Maimon construit Voyage Astral, une série abstraite inspirée par les origines du monde et les minéraux qui composent la Terre. Entretien avec l’artiste.

Fisheye : Peux-tu te présenter ?

Marion Maimon : Je suis sortie diplômée de l’École des Gobelins en 2017, et je vis et travaille à Paris. Mon travail s’articule entre commandes et travaux personnels : c’est ce que j’ai toujours souhaité faire. L’esthétique de mes projets professionnelle est nourrie par mes séries plus intimes.

Comment ton parcours a-t-il évolué ?

Petite, j’ai d’abord souhaité devenir archéologue, puis journaliste… Mais dès mes seize ans, j’ai su que je voulais faire de la photographie mon métier. J’ai avant tout été attirée par le reportage et le documentaire, et j’ai ensuite découvert le studio, et les objets, les plantes… J’ai rapidement aimé capturer des accessoires en les éclairant. Désormais, je ne shoote plus vraiment de personnes, je préfère ce qui est statique.

De quoi se nourrit ton approche photographique ?

Elle se nourrit de diverses thématiques. J’ai toujours été fascinée par l’invisible et le mystique. En parallèle, j’aime rester rationnelle : je regarde et j’écoute beaucoup d’émissions scientifiques. Je vogue entre les deux en m’interrogeant. Je trouve parfois des corrélations entre science et ésotérisme. Des ressemblances que j’interprète à travers mes images. Il y a une dimension poétique dans le fait de ne rien pouvoir affirmer. C’est cela qui m’inspire et me plaît.

© Marion Maimon© Marion Maimon

Comment est né ton projet Voyage Astral ?

Il a débuté il y a un an. À l’époque, j’ai commencé à m’interroger sur nos origines, sur la formation de la vie, à travers les pierres, les minéraux ou encore la végétation. J’écoutais également de nombreuses conférences et émissions qui, bien qu’elles traitent de sujets variés, touchaient toutes à une certaine forme de spiritualité. Physique quantique, astrologie, réincarnation, corps astral et corps physique… autant de notions qui questionnent l’existence de mondes invisibles et parallèles.

Le mysticisme t’a donc inspiré ?

Tout à fait. Je pense qu’il existe quelque chose au-delà de la vie, et que nous avons encore beaucoup à apprendre. J’imagine que nous possédons un corps physique, et un corps astral, c’est-à-dire l’âme – l’âme qui habite le corps. Évidemment, il est impossible d’affirmer quoi que ce soit. Je perçois cette philosophie comme une vision spirituelle. La science remet souvent le savoir acquis en question, après de nouvelles découvertes. J’aime espérer que nous devenions tous un peu moins cartésiens et que nous acceptions l’idée d’un ailleurs. Des témoignages d’EMI (Expérience de Mort Imminente) décrivent par exemple d’autres mondes de densités différentes. Tous ces éléments me fascinent par leur poésie.

Comment as-tu réalisé ces images ? Pourquoi ce halo bleuté ?

Tout simplement avec mon boîtier numérique, souvent chez moi après une cueillette de plantes qui m’inspirait. Mes débuts étaient assez expérimentaux, jusqu’à ce que je trouve la lumière qui me parle. On distingue un halo sur mes images, comme l’atmosphère de la Terre vue de l’espace.

Avec ce halo bleuté, j’ai souhaité donner l’impression d’une balade dans l’espace… d’un voyage astral ! C’est l’âme qui se promène et que j’illustre à travers ces créations. Si les clichés semblent irréels, c’est justement parce qu’ils illustrent ce périple dans le cosmos… Observer la Terre depuis un satellite, c’est presque tout aussi étrange. Bien sûr, chacun est libre d’interpréter cette série comme il le souhaite, je ne fais qu’interroger notre existence.

© Marion Maimon© Marion Maimon
© Marion Maimon© Marion Maimon
© Marion Maimon© Marion Maimon
© Marion Maimon© Marion Maimon

© Marion Maimon

Explorez
Avec Unique, le Hangar joue la carte du singulier pluriel
© Douglas Mandry, Retardant Panels (2023)
Avec Unique, le Hangar joue la carte du singulier pluriel
La nouvelle exposition du Hangar, à Bruxelles, met en lumière une vingtaine d’artistes qui ont choisi de transformer leurs photographies...
24 avril 2024   •  
Écrit par Eric Karsenty
La sélection Instagram #451 : la vie simple
© Melissa Alcena / Instagram
La sélection Instagram #451 : la vie simple
De la photographie de paysage à la nature morte en passant par l'autoportrait, notre sélection Instagram de la semaine est une ode...
23 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Ces corps qui nous traversent : réparer notre relation au vivant
© Chloé Milos Azzopardi
Ces corps qui nous traversent : réparer notre relation au vivant
Du 6 au 28 avril, Maison Sœur accueille Ces corps qui nous traversent, une exposition qui nous inivite à repenser notre rapport au vivant.
19 avril 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Les éternels éphémères : des abeilles et des hommes
© Maewenn Bourcelot
Les éternels éphémères : des abeilles et des hommes
C’est un monde sublime et violent, enchanté et tragique, énigmatique et d’une évidence terrible. Avec Les Éternels Éphémères, la...
18 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les femmes s'exposent à Houlgate pour une nouvelle édition !
© Alessandra Meniconzi, Mongolia / Courtesy of Les femmes s'exposent
Les femmes s’exposent à Houlgate pour une nouvelle édition !
Le festival Les femmes s'exposent réinstalle ses quartiers dans la ville normande Houlgate le temps d'un été, soit du 7 juin au 1er...
24 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Flashs et paysages : les mondes mystiques d'lnka&Niclas
Family Portrait © Inka&Niclas
Flashs et paysages : les mondes mystiques d'lnka&Niclas
Des vagues et des palmiers rose-orangé, des silhouettes incandescentes, des flashs de lumières surnaturels dans des paysages grandioses....
24 avril 2024   •  
Écrit par Agathe Kalfas
Avec Unique, le Hangar joue la carte du singulier pluriel
© Douglas Mandry, Retardant Panels (2023)
Avec Unique, le Hangar joue la carte du singulier pluriel
La nouvelle exposition du Hangar, à Bruxelles, met en lumière une vingtaine d’artistes qui ont choisi de transformer leurs photographies...
24 avril 2024   •  
Écrit par Eric Karsenty
Concours #RATPxFisheye : lumière sur les médaillé·es
© Jeanne Pieprzownik
Concours #RATPxFisheye : lumière sur les médaillé·es
Le 3 avril 2024, le jury du concours #RATPxFisheye a désigné ses trois lauréat·es. Guillaume Blot, Jeanne Pieprzownik et Guillaume...
23 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine