
Oasis Kerlanic : un retour aux sources
En 2017, Martin Bertrand découvre l’Oasis Kerlanic en Bretagne. Le photographe, membre du studio Hans Lucas, documente la façon de vivre de cette communauté autonome. Des images qui invitent à repenser nos interactions avec la société et la nature.
C’est un burn-out qui a poussé Audrey, alias Mama Terra, fondatrice de cette Oasis, à imaginer une nouvelle façon de vivre. Cette Parisienne quitte sa vie au rythme effréné et s’installe à la campagne avec ses deux enfants, à Plélauff. « Ce n’était pas une fuite, mais un grand bond en avant », précise-t-elle au photographe. En février 2017, Martin Bertrand découvre le projet via une campagne de financement sur la plateforme de crowdfunding Ulule. Curieux, le jeune photographe décide de mener l’enquête et de « montrer aux spectateurs qu’il est possible de vivre autrement ». Il a ainsi vécu 10 jours dans ce lieu convivial basé sur la liberté et l’indépendance. Car, dans cette ferme du XVIIe siècle, on prône l’autonomie alimentaire et énergétique. « J’ai vécu là-bas dans les mêmes conditions qu’eux, ce qui m’a permis d’être plus proche de la réalité et de m’attacher aux petites choses de leur quotidien », raconte Martin. Comment vivre en communauté ? Quel est le « vrai » sens de l’humanité ? Qu’est-ce que le bonheur ? En documentant le mode de vie des résidents, Martin Bertrand ne s’est pas contenté d’observer, mais aussi de participer.
Un mode de vie simple et alternatif
Devant l’objectif de Martin, il y a, entre autres, Audrey et son fils de 8 ans, Noa, qui s’instruit au rythme des rencontres et de l’environnement. À travers ces images, le photographe analyse l’« éducation naturelle » du jeune garçon. « Il sait traire les chèvres et maîtrise l’art du jardinage comme peu d’enfants de son âge », explique Martin. « Un lieu d’accueil pour les âmes en transition », c’est une des définitions attachées à l’« oasis bretonne ». Et c’est dans la bienveillance et la bonne humeur que les résidents échangent et agissent. Qu’il soit question de rénovation ou de construction, tout doit être conçu en fonction de ce qu’offre la nature. Pour vivre au sein de cette communauté, il y a une condition : « respecter une charte créée autour de quelques règles de bon sens ». Oasis Kerlanic est une série qui incite le spectateur à ouvrir son esprit aux différentes façons de vivre et de consommer. Si plusieurs expériences de ce type émergent, ce mode de vie n’est pas encore accepté de tous. « En France, on a tendance à avoir un regard très caricatural et parfois malveillant sur ce qu’on pourrait appeler “les marges” », conclut le photographe.






















































© Martin Bertrand