
"Underwater" : une fresque aquatique
qui explore les passions
C’est un grand fan des nus classiques de la Renaissance ou du courant Baroque. D’ailleurs, Ed Freeman tient peut-être plus du peintre que du photographe. Il le sous-entend assez bien lui-même, avec une franchise surprenante. : « Je ne prends pas de photos, je fais des photos. » Mais point de pinceaux et de toile pour cet artiste de 74 ans. Ces outils, ce sont un boîtier et un ordinateur. « Je ne suis même pas certain que le terme « photographie » s’applique à mon travail. » Et pour cause, sa série Underwater est assez déroutante si bien qu’on ne sait pas toujours en la regardant si c’est une photo ou une peinture qu’on a sous les yeux. « Le fait est que sous l’eau, la réalité perd en précision.»
Underwater est née il y a dix ans. Ed se souvient qu’à l’époque, il a « rencontré un type qui était danseur professionnel et capitaine de son équipe de natation à la fac et qu’il avait une piscine. Je n’ai pas eu besoin de chercher midi à quatorze heures ! » Il travaille donc en étroite collaboration avec des danseurs professionnels ou des modèles artistiques. Sur un shooting, ils sont parfois plus de vingt. « C’est un travail très fatiguant et difficile pour eux, il faut qu’il y ait des roulements. » Pendant une séance (il en organise une ou deux chaque été), Ed peut prendre plusieurs centaines d’images, ce qui exige une sélection finale très minutieuse.
« Sous l’eau, la réalité perd en précision »
Lorsqu’on lui suggère qu’il y a quelque chose d’assez envoûtant et mythologique dans cette série, il s’en amuse : « C’est vrai que mes modèles ressemblent un peu à des dieux. Et je suis tentée de dire que là où je vis, à Los Angeles, tout le monde ressemble à ça ! Mes images sont en réalité délibérément érotiques. Je photographie des gens que je trouve sexy. C’est aussi simple que ça. » Ed Freeman ne se contente pas de faire de superbes images; sa série Underwater est aussi une exploration autour des passions, de la sexualité et du mouvement. Il crée ainsi une fresque que l’on ne se lasse pas de regarder.



Images par © Ed Freeman