Rencontres du troisième type

08 juillet 2016   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Rencontres du troisième type
Du Nevada à l’Arizona, trois photographes danois ont enquêté sur le phénomène des ovnis en s’attachant plus à documenter l’imaginaire collectif qu’à vérifier la véracité des témoignages. De leur travail est né Phenomena, une investigation passionnante, exposée aux Rencontres d’Arles, qui amène chacun à se poser des questions.

8 juillet 1947 dans le désert du Nouveau-Mexique près de la bourgade de Roswell. Un disque volant atterrit sur un ranch avant d’être récupéré par l’armée de l’air américaine. Près de soixante-dix ans plus tard, le mystère autour de cet ovni ne cesse de nourrir une croyance bien ancrée aux États-Unis : nous ne serions pas seuls dans l’Univers.

Fascinés, Sara Galbiati, Peter Helles Eriksen et Tobias Selnæs Markussen, trois photographes danois, ont enquêté pendant des mois sur cette communauté d’Américains qui croient aux aliens et aux ovnis. « Il y avait assez de matière pour nous trois, on savait que l’on pouvait développer une narration solide », explique Tobias. Documenter un phénomène paranormal avec des photos argentiques était un vrai défi : « Rien ne peut être prouvé, mais on a pu assembler des éléments pour essayer de mieux comprendre ces gens. »

Jim Dilettoso est connu pour avoir analysé la vidéo des célèbres "Lumières de Phoenix" (un ovni en forme de V aurait survolé la ville en 1997) et a conclu qu'il ne pouvait s'agir d'images truquées par l'homme
Jim Dilettoso est connu pour avoir analysé la vidéo des célèbres “Lumières de Phoenix” (un ovni en forme de V aurait survolé la ville en 1997) et a conclu qu’il ne pouvait s’agir d’images truquées par l’homme

Laisser une place au doute

Loin de prendre position, les artistes ont plutôt cherché à documenter l’imaginaire collectif sans juger. « Nous ne nous sommes pas demandé dans quelle mesure on croyait aux ovnis. Nous étions intrigués et curieux de découvrir ce que ce phénomène comportait. Laisser la question ouverte concernant nos propres croyances correspond tout à fait à l’état d’esprit de notre projet », explique Sara.

Ils sont partis du constat communément admis que l’on ne connaissait que 5 % de l’Univers aujourd’hui. Comment être sûr dans ces conditions qu’une vie intelligente n’existe pas ailleurs ? « Dans le monde entier, des gens disent avoir rencontré des extraterrestres, vu des ovnis ou vécu des choses inexplicables », continue Sara. Ellen Stofan, responsable scientifique de la Nasa, a même déclaré en avril 2015 : « Je crois que d’ici une décennie nous aurons de fortes présomptions d’une forme de vie extraterrestre, et que nous en obtiendrons des preuves définitives dans vingt à trente ans. »

Grâce à Jeremy Kenyon Lockyer Corbell, qui réalise actuellement un documentaire sur la communauté ufologique (de l’anglais ufo, « ovni » en français), le collectif danois est vite entré en contact avec plusieurs croyants. Leur livre Phenomena, Réalités extraterrestres, publié aux éditions André Frère, regroupe seize interviews qui apportent toutes un éclairage différent sur cette croyance, et se dévore d’une traite. Certaines montrent des preuves de crashs de soucoupes volantes, d’autres dressent le portrait poignant des personnages du récit. Chacun d’eux s’est confié facilement, sans peur d’être jugé.

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… L’intégralité de cet article est à retrouver dans Fisheye #19, en kiosque actuellement.

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