Mini-série documentaire produite par le site new-yorkais Redfitz, « Conflict » explore les combats de photojournalistes qui travaillent autour de la guerre et la violence. Six témoignages très durs et touchants d’hommes et de femmes qui veulent simplement rendre compte de la réalité du monde.

« Beaucoup de gens me demandent pourquoi je fais ça, pourquoi je risque ma vie. C’est ma responsabilité. » Nicole Tung a couvert les conflits syriens et libyens. Elle a perdu deux amis photojournalistes : l’un d’entre eux s’appelait James Foley. Comme Joao Silva, Donna Ferrato, Pete Muller, Robin Hammond et Eros Hoagland, la jeune femme a choisi de rendre compte de la violence en zone de conflit. Leur lien à tous ? Ils veulent être témoins. Un choix professionnel qui peut sembler incompréhensible tant il inquiète. Or il ne s’agit pas que de ça : documenter un conflit est un engagement profond. Ce que Nicolas Tung résume très justement : « C’est un privilège d’être témoin du meilleur de l’humanité comme du pire. J’explore ce qu’il y a entre les deux. »

Une autre erreur serait de penser que le conflit ne se photographie qu’en zone de guerre. Or il n’y a pas de frontière à la violence. Donna Ferrato, par exemple, s’est intéressée à une autre forme de guerre : la violence conjugale. Pendant trente ans, elle a photographié le quotidien de femmes victimes des coups de leurs maris.

Elle explique : « Une maison, ce devrait être un sanctuaire. Là, c’est comme vivre en zone de guerre. » Là encore, ce qu’exprime Donna Ferrato, c’est un besoin d’être témoin et de partager la détresse des personnes qu’elle photographie. C’est le point commun de chacun d’entre eux : vivre au plus près de l’incompréhensible. Et, à défaut d’y trouver un sens, en rendre compte pour qu’il ne soit pas ignorer.

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→  Les six témoignages sont à retrouver ici : http://watch.redfitz.com/conflict/

→ Suivez le projet sur Instagram : @thisisconflict