#Dysturb : la carte de l’expo sauvage à Paris
© Agnès Dherbeys.
Le mouvement est né dans les rues de Paris. #Dysturb, c’est le cri de photojournalistes qui n’arrivent pas à montrer leurs images comme ils le souhaiteraient. « Il y a cette frustration pour certains de ne pas être publiés », explique Pierre Terdjman, le photojournaliste qui a lancé cette opération l’année dernière. « Il y a aussi cette impression que les gens s’en foutent. C’est un acte militant pour informer les passants, qu’ils s’en prennent plein la gueule.«

La nuit du 1er mai, il a rassemblé une dizaine de photojournalistes. Ensemble, ils ont collé plus de trente photos dans les 11e et 20e arrondissements (voir notre carte plus bas).
« Des flics nous ont interpelés, mais pas verbalisés. Ils nous ont demandé de décrocher deux photographies. » Depuis, d’autres ont été arrachées ou nettoyées au Kärcher. « Certains propriétaires des murs que l’on a investis nous ont quand même félicités.«
Quartier par quartier
La démarche est mûrement réfléchie. « On fonctionne par quartier », raconte Pierre Terdjman. « Je choisis les photos en fonction de l’actualité et de l’esthétisme.«
Ensuite, en avant pour le collage. « On sillonne les rues de Paris, on repère des endroits qui seraient idéaux, on va jusqu’à faire des essayages. » Un aménagement de l’espace très étudié en fonction de la photographie. C’est en fait un véritable magazine qui prend ses marques dans la rue. Pour Pierre, « un retour aux sources » : « Les photos sont à leur place ici. »

À terme, le mouvement compte prendre de l’ampleur.
« #Dysturb va s’installer un peu partout dans Paris, puis va s’élargir dans d’autres grandes villes de France », espère l’initiateur. « On va faire participer les gens avec des plates-formes de crowdfunding, ça nous permettra de rembourser la colle et les frais de déplacement. »
La carte de l’expo sauvage
Découvrez les endroits où sont collées les photos #Dysturb en passant la souris sur les points. C.D.