Au micro de « Regardez voir » #55

15 août 2018   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Au micro de « Regardez voir » #55

Cette semaine, Brigitte Patient donne la parole à quatre photographes sociaux. Qian Haifeng photographie le « train vert » chinois, Isabel Munoz s’intéresse aux grands singes et Andrea Santolaya et Pierre de Vallombreuse documentent la vie des peuples autochtones.

Brigitte Patient s’intéresse d’abord à Qian Haifeng, un photographe chinois, qui commence la photographie en 1995, à la naissance de sa fille. Une passion qui ne devient pas son métier, puisqu’il est, à ce jour, électricien. Ce travail le conduit à utiliser le « train vert », le moyen de transport des classes populaires. Ces trains, très lents, avancent dans des conditions déplorables. « Il n’y a pas de climatisation ni de chauffage à l’intérieur », explique Qian. Cependant, le prix bas des billets attire toujours les populations pauvres du pays. C’est une bulle à part, un endroit dans lequel de petites sociétés se forment, et évoluent. Un univers que le photographe capture depuis une dizaine d’années.

Parole à Isabel Munoz et Andrea Santolaya, ensuite, deux photographes espagnoles et amies proches. Isabel revient sur Album de famille, une série photographique inspirée par la quête d’un lien qui unirait les hommes. « Ce lien, ce sont les grands singes. J’ai découvert tellement de choses à travers eux », confie la photographe. Andrea, elle, évoque Waniku, « Où l’eau gronde », une série de photo documentant une tribu, « le peuple de l’eau », qui existe encore aujourd’hui. « Waniku signifie lune », explique-t-elle. Une lune qui régit les mouvements des marées, et qui guide cette tribu. « Je souhaitais montrer l’énergie et l’origine d’un monde différent du nôtre », conclut Andrea.

© Qian Haifeng© Qian Haifeng

© Qian Haifeng

© Isabelle Munoz© Andrea Santolaya

© à g. Isabel Munoz, à d. Andrea Santolaya

© Andrea Santolaya

© Andrea Santolaya

Rencontre ensuite avec Pierre de Vallombreuse, un photographe qui s’engage à témoigner auprès des minorités ethniques menacées. Alors qu’il voyage au coeur de Bornéo, Pierre explique qu’il a une révélation : « au lieu d’imaginer des histoires, je vais les vivre, et la photo me permettra de les raconter ». Au micro de Brigitte Patient, il revient sur ce qui forme un reportage honnête : raconter une histoire, prendre le temps d’apprendre à connaître les gens, ne pas créer de mises en scène…
5000 peuples autochtones existent à travers le monde, et Pierre de Vallombreuse en a photographié 43. Un travail considérable, constituant une collection d’environ 150 000 photos, un fond à la fois anthropologique, ethnographique et historique.

Enfin, il évoque son séjour de 4 ans chez les Palawan, au sud des Philippines. Un peuple qu’il admire. « Ils ont la plus belle philosophie que j’ai jamais rencontrée », explique-t-il. Une justice se basant sur l’énonciation et non la punition, et une société où chacun est responsable de ses actions.

© Pierre de Vallombreuse

© Pierre de Vallombreuse© Pierre de Vallombreuse

© Pierre de Vallombreuse© Pierre de Vallombreuse

© Pierre de Vallombreuse

Explorez
Hailun Ma, pour l'amour du Xinjiang
© Hailun Ma, Kashi Youth (2023) / Courtesy of the artist, Gaotai Gallery and PHOTOFAIRS Shanghai (25-28 avril, Shanghai Exhibition Centre)
Hailun Ma, pour l’amour du Xinjiang
Que savons-nous de la vie des jeunes de la province du Xinjiang, en Chine ? Probablement pas grand-chose. C’est justement dans une...
Il y a 5 heures   •  
Écrit par Milena Ill
Quand les photographes utilisent la broderie pour recomposer le passé
© Carolle Bénitah
Quand les photographes utilisent la broderie pour recomposer le passé
Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le biais des images, les préoccupations de notre époque. Parmi les...
25 avril 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les femmes s'exposent à Houlgate pour une nouvelle édition !
© Alessandra Meniconzi, Mongolia / Courtesy of Les femmes s'exposent
Les femmes s’exposent à Houlgate pour une nouvelle édition !
Le festival Les femmes s'exposent réinstalle ses quartiers dans la ville normande Houlgate le temps d'un été, soit du 7 juin au 1er...
24 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Dans l’œil de Kin Coedel : l'effet de la mondialisation sur les regards
© Kin Coedel
Dans l’œil de Kin Coedel : l’effet de la mondialisation sur les regards
Aujourd’hui, plongée dans l’œil de Kin Coedel, à l’origine de la série Dyal Thak. Dans ce projet poétique, dont nous vous parlions déjà...
22 avril 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Isabelle Vaillant : récits d’une construction intime
© Isabelle Vaillant
Isabelle Vaillant : récits d’une construction intime
Jusqu’au 19 mai 2024, la photographe Isabelle Vaillant investit L’Enfant Sauvage, à Bruxelles, en proposant une exposition rétrospective....
Il y a 1 heure   •  
Écrit par Costanza Spina
Hailun Ma, pour l'amour du Xinjiang
© Hailun Ma, Kashi Youth (2023) / Courtesy of the artist, Gaotai Gallery and PHOTOFAIRS Shanghai (25-28 avril, Shanghai Exhibition Centre)
Hailun Ma, pour l’amour du Xinjiang
Que savons-nous de la vie des jeunes de la province du Xinjiang, en Chine ? Probablement pas grand-chose. C’est justement dans une...
Il y a 5 heures   •  
Écrit par Milena Ill
Quand les photographes utilisent la broderie pour recomposer le passé
© Carolle Bénitah
Quand les photographes utilisent la broderie pour recomposer le passé
Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le biais des images, les préoccupations de notre époque. Parmi les...
25 avril 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Elie Monferier : le filon au bout de l’échec
© Elie Monferier
Elie Monferier : le filon au bout de l’échec
Imaginé durant une résidence de territoire au cœur du Couserans, en Ariège, Journal des mines, autoédité par Elie Monferier, s’impose...
25 avril 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas