© Ben Schuyler.

À faire

1. Ren Hang fait partie de cette nouvelle génération d’artistes chinois dont les créations, interdites en Chine, font fureur à l’international. Dans la même famille, on pense à Ai Weiwei ou au réalisateur Jia Zhangke. Ren Hang met en scène et photographie ses amis, nus, dans des positions tantôt grotesques, tantôt poétiques, et interroge à grands coups de flash la sexualité d’une jeunesse chinoise désinhibée et avide de vivre. Une posture qui a fait tiquer nombre d’officiels et d’artistes chinois. « J’aime mon pays, et le fait d’être critiqué comme cela me motive à vivre encore plus en Chine« , se défend l’artiste, enfonçant le clou de l’art polémique. [Un article sur le renouveau de l’art photographique chinois est à lire dans le numéro 4 de Fisheye, en kiosque depuis le 7 janvier.] 

« La Chine à nue » de Ren Hang, jusqu’au 14 mars. NUE Galerie, 29, rue Méhul, 93500 Pantin.

© Ren Hang.

 

2. Au travers de dix séries d’images, le photographe catalan Joan Fontcuberta explore la notion de camouflage : camouflage de l’auteur, camouflage de la photographie, camouflage de la réalité, camouflage de la vérité. Sous-tendue par les années de franquisme, l’exposition interroge le pouvoir de l’image, de sa création, de sa manipulation, de sa diffusion et de sa réappropriation.

« Camouflages » de Joan Fontcuberta, jusqu’au 16 mars. Maison européenne de la Photographie, 5/7, rue de Fourcy, 75004 Paris. Également à la MEP, l’exposition « Small Stories » de David Lynch, jusqu’au 16 mars. 

“Fauna”, Solenoglypha Polipodida, 1985. © Joan Fontcuberta.

 

3. Le rooftopping ? Le principe est simple : accéder au sommet de tours, gratte-ciel ou monuments (généralement interdits au public) et prendre en photo la ville qui trépide 45 étages en contrebas. Clichés vertigineux assurés ! Pour la première fois en France, la pratique fait l’objet d’une exposition – interactive – organisée sur un toit parisien en partenariat avec Nissan. Petit plus qui sent l’interdit : l’accès à l’expo se fait sur présentation d’un mot de passe !

Exposition « Rooftopping Nissan », du 16 au 21 janvier de 18 h à 22 h. Terrasse du Publicis Drugstore, 133, avenue des Champs-Élysées, 75008 Paris. Accès sur mot de passe diffusé sur la page Facebook et Twitter de l’événement.

© Tom Ryaboi.

 

À lire

La culture américaine est davantage vouée à l’imitation qu’à la création originale, observait Alexis de Tocqueville au XIXe siècle. C’est également le message que véhicule l’ouvrage somme de François Brunet, L’Amérique des images : Histoire et culture visuelles des États-Unis. Partant de l’exemple du poster « Hope », œuvre de l’artiste Shepard Fairey propulsé au rang d’icône politique au service de la campagne Obama en 2008, l’universitaire retrace l’histoire de la dualité imitation-création qui motive la culture iconographique américaine, avant d’en explorer les variations les plus récentes. « Le vrai changement dans l’histoire iconographique américaine réside au XXe siècle : l’on réalise alors que le pouvoir n’est pas dans les images, mais dans les mains des agents de leur diffusion« , explique François Brunet. « C’est aux États-Unis que se trouvent aujourd’hui les instruments les plus répressifs de suivi des signes et des images [la NSA], mais aussi que se trouvent les réactions les plus virulentes à ce contrôle de l’image [le mouvement pop art, et plus récemment, le street art et le meme]. Ce paradoxe participe de la création d’une relation d’ambiguité liant le concept d’image au concept d’Amérique,  favorisant l’américanophobie ambiante. »

« L’Amérique des images : Histoire et culture visuelles des États-Unis » sous la direction de François Brunet, éd. Hazan, 45 €. 

© Éditions Hazan.

 

À cliquer

1. Artiste diplômé de l’école Gobelins de Paris aujourd’hui installé à Brooklyn, Romain Laurent insuffle une bonne dose de surréalisme et d’absurde dans ses créations GIF, dévoilées chaque semaine sur son site Web dans le cadre de la série One Loop Portrait a Week. Flip infini, tête à claques, fumée violette ou feuilles mortes à Central Park : de la répétition de chaque situation naît l’absurde. Et la surprise ! 

© Romain Laurent.

 

2. Ben Schuyler aime le latte art, les sapins et le brouillard qui s’accroche en épaisses nappes aux pics effilés du nord-ouest américain. Armé de son iPhone, ce natif de Seattle photographie ses amis (et son chiens aux longues oreilles !) dans le plus naturel des décors. Un fil Instagram rafraîchissant. 

© Ben Schuyler.