Chez Depardon, l’écriture et le cinéma offrent deux temporalités très différentes : l’écriture, c’est d’abord l’écoute de soi, oser imposer son propre rythme face à ce qui se présente, les fameuses « absences » du photographe. Le cinéma, c’est d’abord l’écoute de l’autre, le silence du cadreur. Éviter la rhétorique de la compassion qui ne l’a jamais séduit, faire des images un peu banales, calmes, sans éloquence particulière, mais chargées de sentiment, voilà un programme clair qui le conduira alternativement dans l’errance volontaire et/ou dans la production déterminée d’une archive à transmettre. L’exposition présente une centaine de tirages, textes, film et documents de l’auteur. L’ouvrage, co-publié avec les Éditions Xavier Barral, propose une sélection plus vaste d’images, ainsi qu’un long entretien inédit de l’auteur avec Agnès Sire, commissaire de l’exposition.

© Raymond Depardon

La Fondation Henri Cartier-Bresson – 2, impasse Lebouis, 75014 Paris