Agrégé de philosophie, Pascal Lainé a très tôt abandonné l’enseignement pour se consacrer entièrement à l’écriture, l’audiovisuel et la photographie. La photographie de nu doit trouver son chemin entre deux écueils : le premier tient à la propension de son instrument à l’extrême objectivité, à une crudité finalement déréalisante et à l’absolue platitude, en dernier ressort, de l’icône pornographique. L’autre écueil naît justement des efforts déployés pour corriger ce défaut intrinsèque par le maniérisme, par l’abus du paradoxe visuel, par la « chaptalisation” de l’image. Mes photos montrent que le corps nu est un objet imaginaire, au moins dans l’espèce humaine. Nous ne sommes  nus que de nous savoir exposés peut-être au désir de l’autre, ou bien dans l’aveu de nos propres désirs. La nudité est alors un “état d’âme” plutôt qu’un état du corps ; une “humeur”, bonne ou mauvaise : raison de plus de parler ici de “portraits” de la chair.

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