Carré blanc, c’est un œil neuf, amusé, attendri parfois, toujours aiguisé, invariablement exigeant. Un œil d’architecte qui conduit à célébrer la science des volumes et la géométrie des corps, pour l’œil d’un public qui ne connaît aujourd’hui plus de frontières. Mais  surtout un corps nouveau remodelé  par l’objectif. Un corps compris et révélé comme réservoir de pièces d’un grand puzzle et appréhendé à la manière d’un terrain de jeu ; un corps jamais dévoilé dans son intégralité mais au contraire démembré, taillé comme dans la pierre et cisaillé, où le visage le plus souvent se fait porter pâle ; pour tout dire, un corps ludique, sculptural, glorieux et autosuffisant. L’un des charmes de Carré Blanc vient de ce que la série compose une facétieuse et poétique grammaire des blasons charnels, avec des paysages imaginaires et des reliefs inattendus qui dessinent une contrée à la fois familière et inexplorée.

© Eric Marrian / Courtesy Galerie Esther Woerdehoff

Galerie Esther Woerdehoff – 36 rue Falguière, 75015 Paris