Âgée de huit ans, chaussée de patins à roulettes, Liliane Vertessen longe chaque jour les vitrines des bars à soldats de sa ville natale. Elle aime leurs néons, la couleur des rideaux, les motifs des robes des prostituées qui sont gentilles avec elle. Dans le grenier de la maison familiale, avec des morceaux de toile, de tulle et de papier, elle coud et tricote des vêtements qu’elle agrémente de tirettes et de médaillons de paquets de cigarettes que sa grand-mère détruit aussitôt. À l’âge de quinze ans, après une fugue à Paris qui ne dépassera pas Liège, elle rencontre un beau garçon qui partage toujours sa vie. Ensemble, ils formeront un groupe musical où Liliane chante, joue du trombone et de la flûte traversière, s’habille de et de pantalons colorés qu’elle a confectionnés. Ils partent aux Etats-Unis, à New York et en Californie, écouter les musiciens qu’ils admirent, dorment dans les bus, les gares et sous les porches. Ses robes et ses manteaux font l’admiration des musiciens noirs. Avec de modestes appareils photographiques, elle entreprend à la fin des années 1970 de se photographier dans des tenues provocantes qu’elle achète dans des magasins de lingerie sexy avant de les transformer.

White light, 1982 © Liliane Vertessen

Le Musée de la photographie – 1, av. Paul Pastur B-6032 Charleroi (Mont-sur-Marchienne)