Depuis « Sasha », la série qu’elle avait consacrée à sa fille et au passage de l’enfant à l’adolescente, puis à la jeune fille, sur un mode intimiste et onirique, proche du conte de fées, Claudine Doury ne cesse de questionner cet entre-deux de l’âge, du corps et du temps, à la fois fragile et violent, qu’est l’adolescence. Mais si, jusqu’alors, l’homme n’apparaissait, fugitivement, que comme un figurant dans ses images, il advient au cœur même de « L’Homme nouveau », série entièrement réalisée au sein de St Petersbourg. On verra un double écho à ce titre : à l’impératif révolutionnaire du bolchévisme, bien sûr, mais aussi à ce moment de mue et de mutation où l’adolescent éclot en homme. Entre-deux, passage d’une frontière, métamorphose ovidienne : c’est ce moment si singulier, unique, de crise et d’avènement à soi, que l’artiste s’obstine à capter, à décrypter.

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