Izumi Miyazaki

12 avril 2018   •  
Écrit par Eric Karsenty
Izumi Miyazaki

Exposée simultanément à Paris, Kyoto et Leipzig ce printemps, Izumi Miyazaki, 24 ans, n’en finit pas de nous surprendre avec ses images étranges et inquiétantes, teintées d’un surréalisme aux couleurs pop. Cute & CruelMignon et cruel »), le titre de sa précédente exposition à la Wild Project Gallery (Luxembourg), résumait assez bien la tonalité des images de la jeune artiste japonaise. Cet article est à retrouver dans notre dernier numéro.

Née à Yamanashi et résidant à Tokyo, Izumi découvre la photo en empruntant le vieux boîtier argentique Pentax de son grand-père. En s’amusant, elle se rend compte qu’elle peut enfin « faire les images qu’[elle a] envie de voir ». Une expérience qui la conduit à s’inscrire à la prestigieuse université d’art de Musashino, à l’ouest de Tokyo, où elle étonne aussi bien ses camarades que ses professeurs. « Elle semble être un visiteur de l’espace ou d’une autre dimension. […] Normalement, il est relativement facile de saisir l’intention derrière un autoportrait. Mais, là, je n’arrive pas à lire ses photos. Il y a beaucoup de mystère dans son travail », confiait, dans une interview à Libération, Tomoyuki Sakaguchi, photographe et enseignant qui avait encouragé la jeune artiste à partager ses images sur un Tumblr où le succès fut immédiat – et qui compte aujourd’hui 20 000 abonnés.

Revendiquant l’héritage du peintre René Magritte, des réalisateurs Alfred Hitchcock et David Lynch, sans oublier l’influence de la photographe Alex Prager, Izumi Miyazaki trace un chemin singulier avec son œuvre. Ses autoportraits bricolés aux coloris acidulés se présentent comme des poèmes surréalistes qui, sous des allures légères, posent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses. Le galeriste Renaud Bergonzo, qui organise l’exposition de la Japonaise à Paris, et la connaît depuis plusieurs années, compare ses images aux haigas, les petits dessins accompagnant parfois les haïkus : « Ce sont de petits poèmes, de petites œuvres de réflexion. On y entre parce que c’est beau, et petit à petit on va pénétrer dans quelque chose de beaucoup plus complexe. » L’accrochage parisien aura lieu dans un appartement, avec une déco sur mesure, et les deux tiers des images montrées seront inédites (inscriptions sur rendez-vous @bergonzo.paris). Un livre édité au Japon devrait être disponible à cette période. Izumi sera aussi présente au festival Kyotographie. Et si vous êtes de passage en Allemagne, vous pourrez voir quelques-unes de ses images dans l’exposition collective Virtual Normality : Women Net Artists 2.0 au musée des Arts visuels de Leipzig.

© Izumi Miyazaki

© Izumi Miyazaki

© Izumi Miyazaki

© Izumi Miyazaki© Izumi Miyazaki

© Izumi Miyazaki© Izumi Miyazaki© Izumi Miyazaki

© Izumi Miyazaki

There’s no place like home

Jusqu’au 28 avril 2018

#bergenzofirstfloor

Rue Guénégaud (Paris 6e)

 

Cet article est à retrouver dans Fisheye #29, en kiosque et disponible ici 

 

Explorez
Nicolas Jenot : le corps des machines et ses imperfections
© Nicolas Jenot
Nicolas Jenot : le corps des machines et ses imperfections
Expérimentant avec la photo, la 3D ou même le glitch art, l’artiste Nicolas Jenot imagine la machine – et donc l’appareil photo – comme...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Nicolas Lebeau, reprendre le contrôle des images
© Nicolas Lebeau
Nicolas Lebeau, reprendre le contrôle des images
Avec Voltar A Viver (« Retourner à la vie », en français), Nicolas Lebeau questionne notre rapport aux images en puisant aussi bien dans...
17 avril 2024   •  
Écrit par Ana Corderot
Les coups de cœur #488 : Nika Sandler et Julien Athonady
© Julien Athonady
Les coups de cœur #488 : Nika Sandler et Julien Athonady
Nos coups de cœur de la semaine, Julien Athonady et Nika Sandler, emploient le médium photographique comme une manière d'entrer au plus...
15 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Bodyland : déluge de chairs
© Kristina Rozhkova
Bodyland : déluge de chairs
C’est la Russie contemporaine que Kristina Rozhkova photographie dans sa série Bodyland. Une Russie de la peau orange, cousine...
12 avril 2024   •  
Écrit par Hugo Mangin
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Nicolas Jenot : le corps des machines et ses imperfections
© Nicolas Jenot
Nicolas Jenot : le corps des machines et ses imperfections
Expérimentant avec la photo, la 3D ou même le glitch art, l’artiste Nicolas Jenot imagine la machine – et donc l’appareil photo – comme...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Voyage aux quatre coins du monde : la séance de rattrapage Focus !
©Théo Saffroy / Courtesy of Point Éphémère
Voyage aux quatre coins du monde : la séance de rattrapage Focus !
De la Corée du Nord au fin fond des États-Unis en passant par des espaces imaginaires, des glitchs qui révèlent les tensions au sein d’un...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les éternels éphémères : des abeilles et des hommes
© Maewenn Bourcelot
Les éternels éphémères : des abeilles et des hommes
C’est un monde sublime et violent, enchanté et tragique, énigmatique et d’une évidence terrible. Avec Les Éternels Éphémères, la...
18 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nicolas Lebeau, reprendre le contrôle des images
© Nicolas Lebeau
Nicolas Lebeau, reprendre le contrôle des images
Avec Voltar A Viver (« Retourner à la vie », en français), Nicolas Lebeau questionne notre rapport aux images en puisant aussi bien dans...
17 avril 2024   •  
Écrit par Ana Corderot